Le travail de la forge
Avant toute forge, il faut définir le modèle et ses caractéristiques techniques afin de pouvoir réaliser les matrices de forge (empreintes du futur couteau ou couvert) et les outils qui les accompagnent.
La Coutellerie GOYON-CHAZEAU n’est pas adaptée pour accueillir un atelier de forge, ni en terme d’espace, ni en terme de volume de fabrication pour amortir les machines et matières.
Aussi la coutellerie travaille-t-elle avec 2 forges partenaires, locales et renommées : les forges Arno et Wichard.
Une fois le travail commun de développement terminé et les préséries validées, le partenaire de forge peut commencer la production.
Il va tout d’abord découper une bobine d’acier en tronçons appelés “ronds”.
Les tronçons sont ensuite entièrement chauffés dans un four à plus de 1000° puis, devenus malléables, ils sont présentés un par un à un marteau-pilon.
Ce dernier, équipé des deux matrices du futur couteau (ou couvert), va frapper et écraser le rond à plusieurs reprises jusqu’à ce qu’il s’ajuste à la forme des matrices : écrasant l’acier à certains endroits, donnant de l’épaisseur à d’autres.
Sur certains de nos modèles, les ronds subissent un refoulage avant le passage en matrice. Cette étape consiste à former une boule par pression à chaud sur le tronçon d’acier afin d’apporter davantage d’épaisseur à la mitre ou au culot du manche par exemple.
L’ébauche de forge est ensuite découpée et calibrée à l’emporte-pièce. Cette étape déterminera notamment la forme de la lame et précisera les contours du manche.
Si besoin, la soie est percée afin de pouvoir y fixer un manche.
GOYON-CHAZEAU récupère ses forges brutes pour commencer son travail de Maître coutelier.
La Coutellerie va apporter toute son expertise et son savoir-faire dans les différentes étapes de fabrication.
1/ Le traitement thermique des couteaux
Il s’agit de plusieurs étapes de chauffe et refroidissement qui permettent de donner à l’acier la parfaite structure pour qu’il puisse acquérir la dureté nécessaire à la coupe tout en laissant au coutelier suffisamment de souplesse pour qu’il puisse le travailler.
Dans un premier temps, les pièces sont chauffées à très haute température (plus de 1000°) puis refroidies rapidement.
C’est ce qu’on appelle la trempe.
A ce stade, la dureté est telle qu’il y a un important risque de casse.
Aussi chauffe-t-on à nouveau les pièces à une température moins élevée (environ 240°) afin de redonner un peu de souplesse à l’acier en augmentant la ténacité de l’alliage, c’est à dire sa capacité à résister à la casse.
C’est ce qu’on appelle le revenu.
On obtient alors un acier au caractère de dureté souhaité, mesuré en Rockwell (HRC), et variable d’un couteau à l’autre, d’un usage à l’autre.
2/ Les grandes étapes de fabrication d’un couteau
Une fois la pièce de forge brute trempée, le travail du coutelier commence.
Parmi les grandes étapes de fabrication, le coutelier va réaliser l’émouture, qui consiste à amincir la lame pour créer le tranchant du couteau, le meulage – effacer l’aspect “brut de forge” – puis le polissage – pour lui donner son aspect final – et l’affilage pour finaliser le tranchant.
Toutes ces étapes sont essentielles pour garantir une qualité de coupe performante et durable.
En parallèle (et surtout avant que la lame ne coupe trop !) le coutelier effectue le travail du manche : préparation des plaquettes (matière du manche), ajustage, montage, façonnage pour obtenir la forme finale et finition.
Forgés dans les meilleurs aciers, les couteaux GOYON-CHAZEAU traversent en réalité de 40 à près de 100 étapes de fabrication, majoritairement manuelles, pour devenir un produit fini.
L’exigence de la qualité forgée, caractérisée par une grande robustesse, une excellente tenue de coupe et un très bon équilibre en main, la recherche de l’ergonomie, des matières nobles et de la finition manuelle soignée, font ainsi des couteaux et couverts GOYON-CHAZEAU des objets incomparables et uniques, à forte valeur ajoutée.
Visuellement, un article forgé présente des volumes : la barre à l’origine d’un couteau ou d’un couvert forgé permet de créer des pièces aux formes complexes.
Sensoriellement, un couteau ou un couvert forgé est lourd et généralement équilibré en main, ergonomique et confortable.
Techniquement et mécaniquement :
Les différentes étapes de la forge donnent à l’acier une structure moléculaire homogène.
Cela donne aux pièces plus de robustesse, de solidité et offre au tranchant une meilleure qualité de coupe. Il est également plus facile à entretenir.
Caractéristique évidente des couteaux et couverts haut de gamme, “acier forgé” rime avec équilibré, efficacité et longévité.
Mais si la forge permet de fabriquer des couteaux et couverts de grande qualité, elle n’est rien sans les étapes de fabrication à travers lesquelles le coutelier va révéler et sublimer toute la valeur de la forge.